Papyrus : une intervention du Pame qui fait bonne impression

Le Pôle d'appui au maintien en emploi (Pame) intervient quotidiennement sur des situations individuelles complexes qui touchent des salariés en risque de désinsertion professionnelle. Retour sur une action globale menée auprès d'un salarié d'une entreprise adaptée en vue d'adapter son poste de travail à son état de santé.

« Reconnaître les difficultés d'un salarié, c'est aussi reconnaître son travail ; l'aider à les surmonter, c'est lui dire et lui montrer qu'on veut continuer à travailler avec lui ». Ces mots bienveillants, Béatrice Icard les prononce avec la conviction de celles et ceux qui agissent concrètement pour le maintien en emploi, en totale conscience de la valeur apportée par un salarié, en dépit de ses fragilités de santé. Et pour cause : en sa qualité de responsable de l'entreprise adaptée Papyrus (lire ci-dessous), Béatrice Icard marche quotidiennement en équilibre sur un fil tendu entre une vocation de maintien en activité des travailleurs handicapés et les impératifs de performance économique et de satisfaction clients qui sont le lot de toute entreprise.

Etude minutieuse du poste de travail

Mais la conviction, aussi forte soit-elle, ne suffit pas toujours à mettre une solution à la table de chaque problème. Et c'est donc bien par la vigilance et l'intervention des professionnels d'AST Grand Lyon qu'elle a pu dénouer la problématique de santé de l'un de ses salariés. La vigilance, c'est celle du médecin du travail qui, en recevant Michel (1) en visite médicale, a perçu la nécessité urgente d'un aménagement de son poste. L'intervention, c'est celle de Rémy Brachet, ergonome au sein du pôle d'appui et de maintien en emploi (Pame) d'AST Grand Lyon. « Le médecin du travail m'a demandé de prendre en charge le cas de Michel, atteint d'hémiplégie et souffrant de douleurs récurrentes sur son poste administratif, se souvient Rémy Brachet. Je l'ai d'abord rencontré in situ pour échanger sur sa situation, sur ce qu'il fait et a besoin de faire, car c'est aussi quelque chose dont je tiens compte. Il faut en effet que mes éventuelles recommandations soient en lien avec ce qu'il fait et ne posent pas d'autres problèmes dans son travail ». L'entretien, qui se poursuit autour du ressenti qu'a Michel de ses gênes et douleurs, laisse ensuite place à une observation minutieuse du poste de travail. S'en suivent des échanges avec le médecin du travail et l'infirmier en santé au travail pour recouper les constatations faites par Rémy Brachet avec le dossier médical du salarié. C'est là toute la valeur du travail pluridisciplinaire mené par AST Grand Lyon, qui permet aux salariés et aux entreprises adhérentes de bénéficier de la complémentarité des points de vue de différents professionnels.

Montage d'un dossier de financement

Une fois le rapport et les préconisations faites par l'ergonome et validées par le médecin du travail, est venu le temps de sa restitution à Mme Icard. « J'ai expliqué ce que j'ai vu, les différentes contraintes, tout ce qui justifiait mes préconisations pour l'aménagement du poste, explique Rémy Brachet. Comme Michel est titulaire d'une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), je leur ai ensuite expliqué qu'il est possible de débloquer des financements pour acheter l'équipement de bureau spécialisé que j'ai recommandé ; pour finir, j'ai apporté mon aide pour monter le dossier de demande de financement ». Une aide bienvenue, comme le confie Béatrice Icard : « Le soutien apporté sur la partie administrative a été un énorme soulagement pour nous ; sans tous ces conseils, nous n'aurions pas été capables d'aller jusqu'au bout ». Quant à Michel, le principal intéressé, sa réaction immédiate a touché Rémy Brachet et Béatrice Icard. « Les entreprises adaptées n'ont pas des ressources importantes, précise le premier. Michel culpabilisait donc sur l'idée d'avoir un aménagement de poste avec du matériel alors que ses collègues sont aussi porteurs de handicap, et sur le fait que ça allait coûter cher à l'entreprise ». Quant à Mme Icard, elle garde l'image de son salarié « ému par la considération qu'on lui portait ». Finalement rassuré sur le fait que sa situation de santé justifie pleinement l'investissement dans un matériel ergonomique et qu'une aide financière a été apportée à son employeur, Michel ressent aujourd'hui les bénéfices de cette intervention : « Le siège ergonomique permet un soulagement des douleurs dorsales, le bureau à hauteur variable rend possible l'alternance du travail assis - debout et le clavier ergonomique soulage mes bras. Ces améliorations réduisent mes difficultés quotidiennes dans mon emploi et je suis sincèrement reconnaissant pour cet aménagement de poste ».