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L'adaptation permanente des ressources au profit des adhérents

Investissements, ressources, budget : comment les cotisations versées par les adhérents sont-elles valorisées ? Le point avec Jérôme Dumard, secrétaire général d'AST Grand Lyon en charge notamment des ressources humaines, des finances et de l'immobilier.

Quelles ont été les grands enjeux de 2022, en termes de ressources disponibles pour les adhérents ?

Trois axes se dégagent clairement. Axe n°1 : recruter, pour faire face à l'augmentation continue du nombre d'adhérents et de salariés suivis ; en une année, nous sommes ainsi passés de 250 à 284 équivalents temps plein, avec une hausse notable de 35% de notre effectif infirmier et de 21% de nos conseillers en prévention. Le deuxième axe porte aussi sur le renforcement des équipes, par la mise en place de nouvelles fonctions telles que les assistantes d'équipes pluridisciplinaires. Leur rôle est d'agir pour une relation directe et de proximité avec nos adhérents ; elles interviennent tant pour les orienter vers les services dont ils ont besoin que pour résoudre, par exemple, des tensions autour des visites médicales. Enfin, nous avons eu besoin de murs pour héberger ces effectifs ; cela a généré une intense activité immobilière. Au final, nous avons pu « armer » le service au bénéfices des entreprises, malgré un contexte marqué par l'incertitude.

Justement, quelles sont les contraintes qui ont pesé sur le budget et le fonctionnement du service ?

Les fragilités sont celles de toute entreprise et sont liées au contexte économique. A titre d'exemple, les délais et les budgets pour le réaménagement ou la construction d'un centre médical se sont allongés du fait des problèmes de main d'œuvre dans le secteur, de disponibilité et de coût des matières premières, de prix de l'énergie, etc.
L'autre contrainte porte sur les ressources humaines, en particulier médicales. On sait que recruter est devenu difficile dans certains secteurs, comme l'hôtellerie-restauration ou le médico-social. Mais on ignore souvent que nous rencontrons ces mêmes difficultés structurelles depuis des années. Nous devons donc être très concurrentiels sur le marché du recrutement pour attirer et fidéliser les médecins qui sont, de leur côté, « chassés » en permanence par les plus offrants. Tout comme nous devons aussi attirer des infirmiers en santé travail - devenus une ressource stratégique - ou encore les préventeurs qui accompagnent les entreprises dans leur maîtrise des risques professionnels.

Quels sont les leviers de cette attractivité ?

Il y a bien sur notre capacité à former nos professionnels : nous investissons beaucoup dans le développement des compétences de nos équipes. Nous avons aussi renforcé le dialogue social en interne, pour aboutir à la signature de plusieurs accords, dont celui sur le télétravail ; c'est un passage obligé pour attirer des profils, en particulier les plus jeunes. Ces derniers sont également sensibles aux questions de responsabilité sociale des entreprises ; nous avançons donc vers la RSE avec notamment le virage pris vers un contrat d'énergie verte ou la possibilité de souscrire à une offre de vélos en location. Nous veillons également à soigner l'équilibre entre vies personnelle et professionnelle, avec un accord sur l'organisation du temps de travail qui ouvre la voie vers la semaine de quatre jours. Ce dernier accord est d'ailleurs profitable à nos salariés comme à nos adhérents.

Pour quelle raison ?

La semaine de quatre jours va de pair avec un élargissement des horaires de travail de nos professionnels. Elle vise, au bénéfice de nos adhérents, la possibilité concrète d'étendre les plages de consultation pour les salariés des entreprises. Cette organisation nécessite un certain temps pour porter ses fruits car nos collaborateurs doivent s'organiser, notamment pour la garde des enfants. Mais nous espérons des résultats mesurables en 2023.

Comment l'association finance t'elle son action au service des adhérents ?

La cotisation versée par les adhérents est notre seule source de financement. L'association trouve donc les moyens de son fonctionnement dans la solidarité inter-entreprises et la mutualisation des cotisations, dont le tarif est unique pour toutes les entreprises, indépendamment de leur taille ou des risques professionnels. Cette contribution des entreprises implique de notre part un devoir de responsabilité et de rigueur dans son affectation. 80% du budget est ainsi consommé dans ce qui est la valeur ajoutée de l'AST Grand Lyon : ses professionnels et leurs compétences. Les autres postes de dépenses sont principalement le système informatique - pour les outils métiers, le stockage et la sécurisation des données - ainsi que l'immobilier.

Puisqu'il est question d'immobilier, AST Grand Lyon a ouvert trois nouveaux centres médicaux en 2022. Comment se font les choix d'implantation ?

Nos projets immobiliers sont guidés par un impératif : être en proximité avec le maximum d'entreprises adhérentes et donc avec leurs salariés. Nous adaptons donc en permanence notre réseau de centres en fonction, par exemple, des développements de zones d'activités. C'est ce qui guide nos choix prioritairement. Ensuite, si nous le pouvons et lorsque les prix sont accessibles, nous optons pour l'achat plutôt que pour la location. Toutefois, entre la possibilité d'un centre en location mais pratique en termes d'accès pour les entreprises, et celle d'un investissement intéressant mais plus distant des entreprises, nous partons sans hésiter sur la première. Notre logique permanente est donc la suivante : gérer à la fois la proximité et les coûts de possession.
Nous capitalisons aussi sur l'existant : nous avons rénové un ancien centre fermé dans le 8e arrondissement de Lyon pour faire face à la montée en puissance de notre service de la régulation (1). L'équipe y trouve des conditions de travail propices au rendu d'un service important, et reconnu pour sa qualité par les entreprises qui en bénéficient. L'adaptation du réseau de proximité est une démarche continue, nous avons déjà de nouveaux projets dans les cartons pour 2023.