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Pôle d'appui au maintien en emploi : intensification de l'activité et approche partenariale

Le nombre de signalements de salariés en difficulté, rapportés par nos médecins du travail auprès du Pame, a augmenté de 38% par rapport à l'année dernière, avec une très forte progression des demandes de prises en charge psychologiques. Nous constatons en effet de plus en plus de situations de souffrance au travail et d'épuisement professionnel. La crise sanitaire, les interruptions d'activité et les confinements ont fait que le travail n'est plus forcément perçu comme une priorité par de nombreux salariés. Dans ce contexte, ce qui était acceptable auparavant pour certains salariés ne l'est plus forcément aujourd'hui

Vous êtes le coordonnateur du Pame, entité chargée de prendre en charge les salariés les plus directement concernés par un risque de désinsertion professionnelle. Quels sont pour vous les faits marquants dans votre activité en 2022 ?

Le nombre de signalements de salariés en difficulté, rapportés par nos médecins du travail auprès du Pame, a augmenté de 38% par rapport à l'année dernière, avec une très forte progression des demandes de prises en charge psychologiques. Nous constatons en effet de plus en plus de situations de souffrance au travail et d'épuisement professionnel. La crise sanitaire, les interruptions d'activité et les confinements ont fait que le travail n'est plus forcément perçu comme une priorité par de nombreux salariés. Dans ce contexte, ce qui était acceptable auparavant pour certains salariés ne l'est plus forcément aujourd'hui.

Dans cette quantité de dossiers pris en charge, nous relevons une augmentation des sorties du travail avec une solution sociale. Il s'agit de salariés pour lesquels nous n'avons pas pu éviter le licenciement pour inaptitude, mais qui vont pouvoir bénéficier, selon les cas, d'une retraite anticipée pour inaptitude, d'une mise en invalidité ou d'un départ en retraite dans le cadre du dispositif « carrières longues ».

Vous mentionnez des dispositifs orientés vers la fin de carrière professionnelle. Cela révèle-t-il une problématique de salariés âgés

Nous avons en effet reçu davantage de salariés en fin de carrière, 43% étant âgés de plus de 50 ans : entre le vieillissement de la population active, les maladies chroniques, l'usure professionnelle et le recul annoncé de l'âge de la retraite, ce sont des situations dont le nombre va augmenter. Mais nous voyons aussi en parallèle arriver davantage de salariés plus jeunes, avec notamment 28% de moins de 40 ans. La prise de conscience de la nécessité d'une précocité d'intervention a probablement été intensifiée par la publication de la loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail et ses premiers décrets concernant la prévention de la désinsertion professionnelle.

Justement qu'a changé cette loi pour la prévention de la désinsertion professionnelle ?

Elle en a d'abord réaffirmé l'importance. Cela n'est pas toujours perçu, mais désormais éviter qu'un salarié ne soit en difficulté majeure parce que sa santé l'empêche de travailler est devenu un objectif prioritaire pour les professionnels de la santé au travail.

La loi a concrètement apporté des nouvelles visites médicales de suivi, comme la visite de mi-carrière ; elle a aussi souligné l'importance de la préparation du retour au poste après un arrêt maladie de longue durée, au travers des nouvelles modalités concernant la visite de pré-reprise ou de l'instauration du rendez-vous de liaison. Enfin, le texte pousse les acteurs du maintien en emploi à travailler toujours plus en réseau ; nous sommes dans cette approche depuis longtemps, mais nous sommes allés plus loin en 2022.

De quelle manière

Le fait le plus marquant de 2022 tient dans la collaboration entre l'AST Grand Lyon, les autres services de santé au travail du Rhône et les différents acteurs du maintien en emploi pour promouvoir la visite de pré-reprise auprès des salariés, des employeurs et des professionnels de santé de ville et hospitaliers. Avancer ensemble nous a permis de déployer une information à large échelle sur ce dispositif qui vise à éviter les échecs de retour au poste après une longue période sans activité pour cause de maladie.

Dans le service, nous avons également poursuivi la construction de partenariats avec les intervenants du maintien en emploi. Une réunion mensuelle de revue de dossiers est organisée chaque mois avec le service social de la Carsat et Cap Emploi 69. On peut ainsi échanger sur des dossiers complexes, ce qui fluidifie les parcours, évite les blocages - par exemple à l'approche de la fin du versement des indemnités journalières - et facilite le partage d'informations. Ces collaborations sont essentielles pour la réussite de la prise en charge.