Stellantis &You : « On devient toujours meilleurs ensemble »

On a toujours besoin des autres pour bien faire les choses. C'est ainsi que Catherine Jandard, responsable hygiène sécurité ergonomie de Stellantis &You Rhône-Alpes, pourrait résumer la philosophie de sa collaboration avec AST Grand Lyon.

« Les établissements d'origine Peugeot ont toujours travaillé avec l'AST Grand Lyon. Je dis cela de mémoire (rires), car je dois faire partie des plus anciennes de l'entreprise… Soit personnellement un peu plus de quarante ans… ». Depuis l'historique Société lyonnaise d'industrie et de commerce automobile (Slica Peugeot) à la récente plaque Rhône-Alpes de Stellantis &You, dont elle est aujourd'hui responsable hygiène sécurité ergonomie (RHSE), Catherine Jandard a vécu nombre des transformations qui jalonnent l'histoire de son entreprise. Dernière en date : la fusion en 2021 entre le groupe PSA (Peugeot-Citroën) et FCA (Fiat Chrysler Automobiles) qui a donné naissance à un géant, quatrième constructeur mondial, propriétaire de 15 marques automobiles et employeur de plus de 270 000 collaborateurs dans le monde.

Suivi scrupuleux des AT

A un tel niveau de taille et de structuration, on change d'échelle dans tout. On ne parle plus seulement programme de prévention, mais de système de management de la sécurité au travail (SMST), avec ses protocoles, ses directives et ses engagements autour de la devise maison « We All Care ». On ne compte pas seulement les accidents du travail : on les analyse et les compile dans des indicateurs réglementaires nationaux (TF1 et TF2) et des indicateurs mondiaux propres à Stellantis, le tout serti dans des objectifs d'amélioration continue. On n'agit plus seul pour la sécurité et la santé des salariés ; on peut s'appuyer sur de précieuses ressources internes, telles qu'un médecin coordinateur Stellantis, un ergonome maison, un ingénieur central en sécurité au travail ou encore « un club » d'homologues RHSE, issus des autres « plaques » régionales.

Cette richesse de moyens favorise logiquement une approche millimétrée des questions de santé et sécurité au travail, un suivi de tous les instants et des actions d'amélioration permanentes. Le doigt pointé sur son écran, Catherine Jandard détaille ainsi avec une fierté toute professionnelle, ces indicateurs d'accidents du travail (AT), tous arrêtés au vert. Une satisfaction qui a sa contrepartie :
« Vous imaginez bien que lorsque l'on s'améliore… les objectifs suivants deviennent de plus en plus exigeants ! », lance-t-elle. En 2022, elle a dénombré et analysé 23 accidents de travail, parmi lesquels elle relève une augmentation de 30% du nombre d'accidents de trajet.
« Nous avons beaucoup de jeunes en apprentissage, explique-t-elle.Et ils sont nombreux à venir en vélo, en trottinette, en scooter… ». Cette augmentation des accidents de trajet, constatée par ailleurs dans toutes les grandes métropoles, appelle logiquement une réaction : « Nous avons produit une instruction permanente de sécurité sur le sujet des déplacements au sein et en dehors de l'entreprise et faisons des alertes risque routier à chaque changement de saison ».

Jamais sans mes EPI

Avec près de 50% des 700 salariés de la plaque régionale travaillant dans l'après-vente, les risques inhérents aux activités de mécanique et carrosserie sont forcément au cœur des préoccupations. Côté équipements de protection individuelle (EPI), Catherine Jandard sait qu'elle peut bénéficier de dotations à la hauteur de la puissance et des moyens du groupe Stellantis. Pour accompagner leur utilisation, elle dispense des formations et sensibilise les équipes, allant pour cela jusqu'à utiliser une argumentation propice à faire vibrer la corde sensible de la vie personnelle :« Il faut savoir jouer sur tous types d'arguments pour inciter au port des EPI. Par exemple, sur le recours aux gants dans les ateliers, nous tenons un discours sur l'apparence des mains. Je dis aux salariés : Est-ce que vous avez vraiment envie de prendre vos enfants contre vous avec des mains noircies de cambouis ? ou ne pensez-vous pas que vos mains sont précieuses pour toute autre activité personnelle ? ». Ce discours passe bien, semble-t-il : « on a de moins en moins les mains noires en ateliers », constate la RHSE. Et lorsque, malgré tout, un défaut de port d'EPI est relevé dans l'analyse systématique des AT à laquelle Catherine Jandard se livre, la réponse est immédiate :« Nous procédons à un rappel de prévention auprès de la personne concernée ; au bout du troisième rappel, on peut envisager la possibilité d'un avertissement ».

Des métiers en profonde mutation

Autre cheval de bataille de Stellantis : la prévention des risques psychosociaux (RPS). Elle passe bien sûr par un accompagnement managérial au changement, forcément incontournable dans une entreprise qui mute au gré des fusions et de son internationalisation. Elle se manifeste également dans un engagement du groupe pour le bien-être de ses salariés. Catherine Jandard le certifie :« Pour être bien au travail, on doit aimer ce que l'on fait, avoir les moyens de travailler, être bien formé et bénéficier d'entretiens individuels chaque année ». Un numéro vert permet en outre aux salariés en difficultés de pouvoir contacter - 7/7 jours et en toute confidentialité - un psychologue extérieur à l'entreprise.

Au-delà des questions de structuration et d'organisation, les impacts des transformations qui touchent les métiers sont scrutés de près. Avec le développement du e-commerce, l'approche « phygitale » et les changements des comportements d'achat, le métier des commerciaux et leur relation aux clients évoluent.« Auparavant, les acheteurs potentiels venaient quatre fois dans la concession avant de faire un choix. Aujourd'hui, ils viennent une fois en sachant précisément ce qu'ils veulent », précise Catherine Jandard. Du côté des ateliers de mécanique, on passe progressivement du terrain connu des moteurs thermiques, de leurs soupapes et de leurs pistons, aux travaux sous-tension de réparation des batteries des véhicules électriques. A chaque époque ses technologies, à chaque technologie ses risques.

AST Grand Lyon, un partenaire pour la prévention

Devant un tel déploiement de mesures de prévention, la question de l'utilité et de la pertinence d'un service de santé au travail tel que AST Grand Lyon peut légitimement se poser. Après tout, quel besoin à recourir à des services externes alors que l'on dispose déjà d'une telle organisation en interne ? Sur ce point, Catherine Jandard est catégorique :« C'est bien d'être plusieurs et d'avoir des ressources externes compétentes, très compétentes même, qui viennent m'aider, m'accompagner, apporter leur expertise qui est réelle ». De fait, elle n'hésite pas à faire appel aux services proposés par son« partenaire » AST Grand Lyon.« J'ai travaillé dès 2015 avec le médecin du travail sur le port et l'entretien des EPI en carrosserie et peinture. Notre médecin coordinateur groupe et moi-même avons collaboré plusieurs mois avec l'AST pour une remise à plat de notre évaluation des risques chimiques. En 2022, j'ai sollicité AST Grand Lyon pour un accompagnement sur la gestion de ce même risque. Il s'agissait de répondre avec plus de précisions au plan d'actions découlant du programme risques chimique pros de la Carsat, en vue de l'étendre à l'ensemble des sites de la plaque Rhône- Alpes, poursuit-elle. Cette collaboration a permis au docteur en chimie et au préventeur de l'AST Grand Lyon de se rendre sur trois de nos sites. Leur intervention visait la mise en place de sessions de sensibilisation et de formation prévues dans le plan d'actions, ainsi qu'une aide pour l'animation de la prévention des risques chimiques. Des recommandations techniques ont aussi été émises concernant la mise en place d'une hotte d'aspiration au-dessus des postes de préparation de la peinture dans les laboratoires, ainsi que des conseils sur la finalisation des procédures spécifiques » Pour conclure l'année, Catherine Jandard a fait une nouvelle fois appel aux équipes d'AST Grand Lyon pour une sensibilisation des salariés à la préservation de leur santé auditive, avec« une approche ludique qui a beaucoup plu aux collaborateurs ».

De telles interventions in situ de professionnels de l'AST ont, pour Catherine Jandard, un autre intérêt :« Nos salariés ont l'habitude de m'entendre, ils me connaissant presque trop. Alors quand le message vient d'une personne extérieure, il passe toujours mieux.» Et de conclure :« pour moi, cela apporte un crédit supplémentaire à ce que je fais ; et on devient toujours meilleurs ensemble ».